Ce matin 

Ce matin, j’ai réalisé un vieux rêve que j’avais oublié,

Ce matin, j’ai traversé une mangrove à la barque,

Ce matin, je me suis retrouvée seule au milieu de cette forêt qui a trouvé ses racines dans l’eau salé, 

Ce matin, j’ai écouté la forêt, 

Et j’ai réalisé que nous sommes tous reliés,

A ces arbres qui plongent leurs fruits pour former de nouveaux arbres, 

A cette nature qui vit en équilibre sur cette planète, 

A cette océan qui abrite une multitude de vie,

Oui, ce matin j’ai réalisé…

Kristell L. 

Au creux de mes mains

Voyager… 
Faire son sac, et partir loin,
Loin de sa vie, loin des siens. 

Prendre le large, et quitter le port, 
Sans trop savoir, où l’horizon nous emporte, 
Ce que nous apportera le vent.

Rêver à d’autres vies, d’autres mers…
Avide de découvrir l’univers,
Et s’essoufler de ce long voyage

Dans nos nuits, la maison s’ennuie, 
Cet endroit douillet qui nous attend, 
Elle nous tend les bras, nous entend…

L’horizon est là, tout près, 
A portée de doigts,  
Je crois le dessiner, et puis plus rien.

La ligne de fond a disparu, au creux de mes mains.
Il est temps maintenant, 

Temps de rêver à demain. 

Kristell L. 

Le saule de Wanaka

A la courbe d’une de tes branches, je me suis réfugiée,

De la rugorisité des villes, des trottoirs sourds et des cages en acier.

Tapie sous les feuilles de ton avenir, j’ai attendu,

Un avenir plus doux, un désir sans nom, une étoile inconnue.

Recroquevillée contre la mousse de tes racines, j’ai prié

Qu’une fée dirige mes ailes, qu’un ange vienne me bercer.

Adossée à l’unique écorce de ton coeur, j’ai rêvé,

Que la cîme de ton être me protège et m’entraîne de l’autre côté.

Kristell L.

Le silence et les mots

Ils vont, ils viennent, ils se livrent une grande bataille. Comme si leur vie en dépendait. Comme si leur existence était remise en cause à chaque instant.

Alors là-haut, dans le grand ordre des pensées, ils ne connaissent pas de répit. Ils avancent, reviennent, jouent, attaquent, font une percée, jusqu’à ce que l’attention les retienne.

Cet assault perpétuel des mots ressemblent à la prise de la Bastille. Ce n’est pas moins une guerre des corps, qu’une guerre des idées. Et elle se livre tous les jours, toutes les minutes, sans repos.

Ah si les mots pouvaient être moins arrogants, et s’entraider, pour aider la pensée à être plus claire, plus libre.

Car c’est avant tout, une guerre pour la liberté, pour l’amour et la bonté, qu’ils devraient mener. Et non une guerre de préjugés, de notoriété et de pouvoir.

Kristell L.

Insomnie

Lasse, à l’aube de l’épuisement, je ne trouve plus que la plume pour me raccrocher à la couleur de la nuit.

Il est une heure raisonnable pour m’endormir, et pourtant mon esprit reste éveillé.

La nuit s’étire, les minutes se tendent, et le rêve se fait attendre.

L’interrupteur de détresse ne fonctionne plus, et me laisse avec mon insomnie.

Ah, la Belle Cassiopée, je t’aperçois, au loin, à travers les chênes, brillante de ton savoir.

J’aimerais pouvoir m’accrocher à l’une de tes branches, et m’envoler avec toi pour d’autres univers.

Si Vénus pouvait m’envoyer quelques miettes de l’espace, je pourrais peut-être trouver ma place entre Persée et la Grande Ourse.

Dessiner un saule pleureur, au milieu de la voie lactée, et m’inventer une tragédie grecque avec des assassinats et des Odyssées.

Du Palais des Nymphes, le sommeil n’arrive toujours pas, et je crève d’envie d’hurler aux louves de chasser la Lune, pour m’aider à trouver la vague de l’au-delà.

Kristell L.

Une île

La douceur de vivre des îles n’occulte aucun nuage du quotidien. Elle permet juste quelques instants de se laisser aller au rythme des îles, un autre tempo, aux rythmes indécents.

Un, et deux, et deux, et quatre. Le trois a été mis de côté, trop froid en ces saisons chaudes. Alors, la musique peut reprendre.

Un, et deux, et deux, et quatre.

Les vagues choisissent les notes qu’elles sifflent dans les rochers, les galets et les dunes. Une à une, elles émettent leurs idées, et irriguent les ondes de la côte de mélodies parfois bleues turquoises, parfois bleues indigo. A chacune son style.

Alors l’île se met à chanter, un air dont personne ne reconnait l’auteur, une mélodie bien à elle, façonnée par le vent, l’écume de la mer, et le sable. Ce cliquetis et les chants des oiseaux sont parfaitement accordés, et créent cette ivresse des îles si particulière.

Et puis la nuit apparaît sur l’eau, s’étend à la lueur des feux lointains et le silence vient. Rappelée par les étoiles, la mélodie s’éteint au profit du silence de la lune.

Kristell L.

Terrorisée

Prise au piège entre le quai et la rame

Un mec insiste, avec lourdeur et laideur, pendant que tu résistes

Avec tout ton poids, tes mots, ton âme

Tu te sens seule au milieu de la foule, et pourtant tu existes

 

Tu as envie de fuir, de hurler, de le gifler

Et pourtant tu restes là, à l’écouter, figée par ses grandes mains glacées

Ta peur prend le dessus, te cisaille

Perfide et froide, elle te tient par les entrailles

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Au revoir

Tu as été pour moi,

Mon amie, ma seconde peau, ma vie, mon histoire,

Mon espace.

 

Tu as été là chaque jour,

Pour mes larmes, mes joies, mes fous rires

Et mes crises d’angoisse.

 

Tu as écrit mon histoire,

Sur les murs, sur les vitres, sur la porte,

Dans la glace.

 

Tu es ma forteresse,

Mon armure, mon cocon, mon nid,

Ma carapace.

 

Et pourtant ce soir,

Je te quitte,

Je ne laisse plus de traces.

 

Kristell L.