Le rêve d’Emilie

Emilie a 35 ans, elle vit à Languidic. Elle est en train de créer son entreprise, une savonnerie artisanale qui fabrique du savon bio à froid « La savonnerie de la vallée verte ». Elle a choisi le mot « curieuse » pour se définir.

Lorsque tu étais enfant, quel était ton rêve ?

Je ne me rappelle plus vraiment, je me rappelle plutôt d’un métier, je voulais être maîtresse d’école. On était « dans le faire », et pas forcément dans la pensée. Quand je pense à mon enfance, je pense à des jeux, à beaucoup de jeux, à des cabanes, à plein de choses, mais pas à des pensées, des idées.

As-tu déjà réalisé un de tes rêves ?

Oui, devenir adulte, indépendante, c’était un de mes rêves. Je pense que j’ai eu envie d’indépendance très tôt. Etre maman, c’était un de mes rêves aussi. Donc c’est fait aussi. Là maintenant où je suis, par rapport à là où j’étais avant, si je me regardais enfant, je serais contente.

Quel est ton rêve aujourd’hui ?

Mon rêve aujourd’hui : je rêverai de liberté, tu sais d’être complètement dégagée des contraintes de la société dans laquelle on vit. Un peu tous ces diktats : « tu dois travailler », « posséder une voiture », je n’ai pas trop envie de ça. Mon rêve, ce serait d’être suffisamment libre pour faire que ce que je veux, quand je veux, cela ne veut pas dire posséder des choses, ou aller en voyage, cela veut juste dire pouvoir vivre, nourrir ma famille, sans contraintes. Que ce que je veux, quand je veux, je suis restée une enfant. Pourtant aujourd’hui, je suis dans la pensée, les métiers que j’ai faits, par exemple, étaient des métiers de gestion, de réflexion. Mais c’était dur pour moi, il fallait que je me fasse violence, car je crois que j’aime bien passer du coq à l’âne. Je veux bien travailler beaucoup, mais que lorsque j’ai envie. Et surtout être libre, je ne supporte pas les contraintes. La liberté, c’est vraiment très important pour moi.

Quelles sont les personnes qui te soutiennent dans la réalisation de ton rêve ?

Mon conjoint, mes enfants, parce que même s’ils sont petits, je pense que le mode de vie qu’on a choisi, cela leur convient également. Mes parents, ma mère et son ami, ils soutiennent complètement ce que je fais. Mes amis, ils valident. Ceux qui ne valident pas, ce sont des gens plus éloignés. Ça peut m’énerver parfois, mais cela ne va pas m’empêcher de faire ce que je veux. Je n’ai pas besoin qu’on me dise que mon projet est bien, pour le faire.

C’est fort quand je ressens que quelque chose me plait ou ne me plait pas, c’est tellement fort en moi, je ne peux pas. Je ne fais pas de compromis en fait. Soit ça me plait, et c’est entier. Soit ça ne me plait pas, et puis tant pis. Je n’ai pas peur d’abandonner les choses qui ne me plaisent pas au fur et à mesure. Et avec les gens, c’est un peu pareil. Avec le temps on évolue, et il y a des amitiés, qui deviennent moins importantes. Je ne suis pas encore au stade de pouvoir couper les ponts, mais je commence à m’entourer des gens qui me font du bien, à faire les choses qui me font du bien. Et ce qui ne me fait pas de bien, je me protège. Les gens pompeurs d’énergie, je commence à les cerner. Plus tu es libre, plus tu es calme, plus tu es calme, plus tu t’entends, plus tu t’entends, et plus tu ressens fort, et plus tu es calme, plus les gens qui ont besoin d’énergie, viennent te voir, car tu es vraiment apaisante pour eux. Sauf que quand ils partent, tu restes avec le paquet qu’ils t’ont laissé… Alors quand c’est un paquet qu’on s’échange entre deux amis, c’est normal, c’est l’amitié, mais il y a des gens qui laissent toujours leur paquet, sans prendre le tien. C’est quelque chose que j’ai expérimenté récemment, avec cette liberté de pouvoir choisir. Quand tu as un travail, tu n’as pas le temps, tu es fatiguée, tu ne t’écoutes pas… Tu t’épuises. Quand tu arrives aux vacances, tu es encore fatiguée, et tu ne peux pas te reposer et t’écouter. Parce que la liberté n’est pas ton moteur premier dans ce cas. Car quand tu choisis tout, tu travailles beaucoup, mais sans contraintes.

Quel serait ton rêve pour la société de demain ? pour les générations futures ?

Vraiment un changement. Ce que j’aimerais vraiment, c’est que les enfants, qui arrivent aujourd’hui, comprennent qu’il faut être dans l’être et non pas dans l’avoir. Et que la façon qu’on a de vivre, c’est juste pas possible. On ne va pas tous pouvoir vivre comme on vit maintenant. Je leur souhaite d’apprécier les petites choses, d’avoir un esprit fort de liberté, qui va leur permettre de se détacher de tout ce qu’on leur fait croire, ce qu’ils ont besoin. Ils n’ont pas besoin de tout ça pour être heureux. Etre plus dans une quête de bonheur et de sérénité, une quête personnelle. Plutôt qu’une quête de possession. Qu’ils éteignent un peu les télés, qu’ils ne lisent pas forcément le journal, il n’y a pas besoin. Et plutôt être dans la relation vraie, la relation locale. Cela va dépendre aussi des enfants. Comment on les éduque, comment on les nourrit… Je leur souhaite vraiment de réapprendre à faire eux-mêmes. D’apprendre à se nourrir soi, de faire pousser sa nourriture, et pas d’aller payer quelqu’un à 10 000 kilomètres pour qu’il fasse pousser du maïs, et qu’on le mange en France. J’espère ! J’ai confiance dans la génération qui arrive, maintenant les gens sont sensibilisés, on le dit. Donc, cela ne peut qu’avancer… Je ne pense pas que la Terre va se laisser détruire. Je pense qu’on va toucher notre limite, soit on se réajustera et on survivra, soit on continuera à consommer comme ça, et puis une autre espèce nous remplacera. C’est notre avenir, on doit se réadapter…

Souhaites-tu ajouter quelque chose ?

Oser être libre, s’éloigner de la possession. C’est vraiment ça, l’idée première. Soyons libre, et retrouvons notre libre arbitre. Cessons d’être influencés et écoutons ce qu’il vient de nous. Il y a quelque chose qui nous est dit à l’intérieur. Si on ne l’écoute pas, on ne peut pas être libre.  Ecoutez-vous, ressentez-vous bien !

Propos recueillis par Kristell L.

 

 

 

 

 

 

 

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